Islam médiéval (3)

Publié le par pour-l-histoire.over-blog.fr

Al-andalus, 711-1008

On parle souvent de l’Espagne musulmane mais c’est aussi le Portugal. A la veille de la conquête, le royaume wisigothique traversait une grave crise sociale. La péninsule ibérique est envahie par une poignée d’arabes et de Berbères, en moins d’un demi-siècle la péninsule est pratiquement entièrement conquise. Andalus = vandales. Cela devient al-Andalus, les musulmans s’installent car c’est une terre riche et ils sont bien accueillis. Cette conquête musulmane permet à Abd al-Rahman Ier de s’installer. Abd al-Rahman meurt en 761.

La conquète musulmane 711-756

Tarik et les émirs de conquète

Après plusieurs raids de reconnaissance, c’est au printemps 711 que le gouverneur de l’Ifriqiya, Mûsâ ibn Nusayr charge Tarik ibn Ziyad d’entamer la conquête de la péninsule. Ses troupes, environ 7000 hommes qui sont des arabes et des berbères, se lancent au départ dans des razzias, ils s’enfoncent de plus en plus car ils rencontrent beaucoup d’alliés. L’armée wisigothique ne peut résister à la conquête musulmane. La population se rallie à l’armée musulmane. Bagdad nomme des émirs, il y a des renforts du Maghreb. Les musulmans n’arrivent pas à prendre les Asturies, un premier royaume chrétien apparait. Les monts Cantabriques deviennent la frontière naturelle de la conquête musulmane. Une fois conquise, la péninsule est remise à un wali relevant du calife omeyyade jusqu’en 725, date à partir de laquelle les gouverneurs commencèrent à s’émanciper. Les conversions débutèrent très tôt mais la majeure partie de la population conserva sa foi.

Le dernier omeyyade

Abd al-Rahman arrive dans la péninsule ibérique et s’installe à Cordoue. Il s’autoproclame émir en 756, Bagdad est obligée d’admettre car ils n’ont pas les moyens d’aller l’expulser et il ne se proclame pas calife. Il est indépendant et s’appuie sur les conquérants et sur les autochtones. Ainsi commence l’émirat d’Al-Andalus

L’Emirat Omeyyade, 756-929

Le fondateur : Abd Al-Rahman 1er (756-788)

C’est un homme jeune qui s’installe au pouvoir, il comprend qu’il doit être tolérant. Il ne convertit pas de force les chrétiens. Il rachète une église aux chrétiens pour établir une mosquée à Cordoue = succès. Il met fin à la guerre civile latente des derniers wisigoths et met fin aux dernières razzias musulmanes. Il développe le l’agriculture, notamment l’irrigation. Les populations mangent mieux et vivent mieux. On a un ralliement à la couleur blanche. Ce règne est essentiel, il a fait preuve de beaucoup d’intelligence. Il fait un syncrétisme entre la culture locale et la culture musulmane.

L’approfondissement religieux, IXème siècle

Trois règnes importants : Abd al –Rahman II (822-852), Muhammad Ier de 852 à 886. Ce sont deux émirs importants qui durent longtemps, les convertis à l’Islam sont de plus en plus nombreux et dépassent le nombre des chrétiens. C’est au moment où l’islam triomphe que les tensions religieuses sont très fortes. (Mozarabes : chrétiens minoritaires en terre d’islam ; Mudejares : musulmans minoritaires en terre chrétienne ; Muwalladun : ce sont les convertis à l’islam récents) dans la première moitié du IXème siècle, l’islam se répand, les convertis à l’islam sont très nombreux. C’est à partir d’Abd al-Rahman II qu’il y a arabisation, pour ancrer un peu plus l’islam. A cette époque-là, les chrétiens prennent peur des musulmans, ils commencent par vouloir faire de l’adoptianisme : Jésus n’est pas le fils de Dieu, il est le fils adopté (symétrie avec Mohammed). Au lieu d’attirer les musulmans vers le christianisme, ce sont les chrétiens qui se rapprochent de l’Islam. C’est à partir de ce moment-là qu’Abd al-Rahman II arabise la péninsule. Entre 850 et 858 : les martyrs de Cordoue => des chrétiens cherchent à se faire martyriser pour faire revenir au christianisme les nouveaux musulmans. Quelques centaines de morts mais cela n’empêche pas le recul des mozarabes qui deviennent de plus en plus minoritaires.

un siècle prospère

C’est un siècle prospère sur le plan économique avec le développement des campagnes : campagne près de Valence. Les jardins irrigués = Huerta. Il y a cependant de plus en plus de tensions religieuses entre les nouveaux et les anciens musulmans. IXème-Xème siècle : 5% d’arabes et 20% de Berbères. Les arabes pratiquent l’endogamie donc les berbères n’accèdent pas à la fonction émirale.

La crise de 880-910

L’émirat est au bord de la ruine avec des révoltes. Révolte menée par Ibn Hafsun (berbère), il a entrainé les premières défections en faveur des chrétiens. Cela est arrêté par la mise en place du califat.

Le califat omeyyade 929-1008

Ab al-rahman III, 912-961

Sa première action est de rétablir l’ordre, au niveau social et militaire, il lutte contre Umar ibn Hafsun. A partir de 920, il instaure un régime stable et bien organisé. En 929, il fait proclamer la prière du vendredi en son nom et se fait proclamer calife sur toute la péninsule ibérique et une partie du Maghreb. Avec lui commence une période fastueuse pour l’Espagne musulmane. Abd al-Rahman veut créer quelque chose de totalement nouveau. Il fonde une ville califale : Madinat al-Zahra, c’est une ville palatiale entourée d’un village d’artisan, elle devient le joyau culturel de son règne. Il renforce l’administration de son califat et développe la fonction écrite : foisonnement culturel. C’est à cette époque-là qu’est mis au point la juridiction. Ce n’est pas le premier à être un calife indépendant, les fatimides sont déjà indépendants. On a donc 3 califes pour les musulmans. Al-Andalus devient un modèle culturel. C’est la plus grande puissance européenne avec les Ottoniens. Abd al-Rahman est respecté par tous les occidentaux, il a des ambitions du côté du Maghreb mais il échoue, car il se heurte aux berbères et aux fatimides.

Al-Hakan, 961-976

Politiquement, c’est un règne moins brillant que le règne de son père. C’est un règne court mais c’est l’apogée culturel d’Al-Andalus. C’est un homme de lettres, il a une grande bibliothèque (œuvres d’Aristote en entier), il brille dans le domaine de l’art. Il agrandit la mosquée de Cordoue. Il ne reste rien de cette bibliothèque, elle a été détruite lors de l’arrivée des Almoravides (tribu berbère).

La fin du califat

Le successeur d’Al-Hakan est Hisam II qui est calife de 976 à 1013. C’est un faible, il est très jeune et n’a pas les facultés d’un chef d’état. Il se fait dominer par son vizir : Ibn Abi Amir al-Mansûr. Il est vizir de 978 à 1002. Il garde Hisam au pouvoir mais c’est sa marionnette. Il cherche à se faire accepter : il agrandit la grande mosquée de Cordoue. Il se construit à l’Est de Cordoue une ville vizirale : Madinat al-Zahira. Il justifie sa prise de pouvoir par cette tentative de construction de ville vizirale mais surtout, comme les oppositions sociales entre les arabes, les berbères et les autochtones se multiplient, il se lance alors dans la guerre contre les chrétiens pour occuper les berbères et les arabes. Il se lance dans le harcèlement des royaumes du Nord : l’Aragon, le Leone. Ceux-ci versaient un tribut au calife de Cordoue pour ne pas se faire attaquer. Cependant, l’Occident est en croissance, c’est impressionnant. Dès 950, la Catalogne ont une démographie qui se développe, les gens qui étaient en montagne descendent pour prendre des terrains, commence à défricher… Al-Mansûr se tourne vers les royaumes du nord pour se faire un nom. En 998, le chevauchée de Santiago va jusqu’à Saint Jacques de Compostelle et la met à sac (lieu de pèlerinage car tombes de Saint Jacques et de Saint Pierre). C’est une humiliation pour l’occident, union des chrétiens contre les musulmans qui n’aboutira que 50 ans plus tard. A sa mort, son fils prend le pouvoir et poursuit la politique de son père. A sa mort c’est son frère, Abd al-Rahman Sanchuelo qui accède peu de temps au pouvoir, il se fait tuer en 1009. Il y a des émeutes, la population en a assez des disputes, la fitna s’amplifie. Elle dure jusqu’en 1031 et s’ouvre alors une autre période : la période des Taïfas.

On a en Espagne entre 971 et 1031, il y a une période très riche pour l’Islam en occident. En Al-Andalus nait une culture musulmane particulière. Ce rayonnement de l’émirat puis du califat a permis des conversions en masse dans une terre christianisée depuis longtemps (terre d’Isidore de Séville). Al-Andalus est une réussite qui marque durablement la région mais aussi le reste de l’Islam. 8 siècles de terre d’Islam en Al-Andalus. 

Publié dans Histoire médiévale

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