Rome, de 753 à 241 avant Jésus-Christ

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Introduction Générale :

Cette période est la période la plus ancienne de l’histoire de Rome, elle est très riche du point de vue de la constitution politique institutionnelle de Rome, c’est la période durant laquelle on expérimente des constitutions : la monarchie et un régime aristocratique, la république. Les communautés sont très hiérarchisées et inégalitaires. Rome est d’abord une petite puissance territoriale mais au fur et à mesure de cette période, elle devient une grande puissance, c’est une période qui permet de voir toutes les étapes de l’expansion d’une puissance, Rome devient une puissance à la fois politique et économique

241 :

Cette date marque la fin de la première guerre punique contre Carthage avec comme enjeu la maîtrise de la Sicile (plus quelques petites îles) et par cela, la maîtrise d’une partie de la Mer Méditerranée. La première guerre punique dure de 264 à 241, c’est la première fois que Rome a à combattre aussi longtemps, c’est une grande guerre surtout navale. Cette guerre a épuisée les ressources des deux villes qui s’opposent.

241 marque aussi la fin de la guerre contre les Etrusques (peuple d’Italie du Nord), on a un passage vers une entente.

Par rapport à la vie intérieure de Rome, le conflit entre les patriciens et les plébéiens se fini, les patriciens accordent aux plébéiens des avantages, ceux-ci ont désormais accès au pouvoir. Ce conflit a duré depuis 509 jusqu’au milieu du IIIème siècle. En 241, c’est la première fois que le grand pontife choisi est d’origine plébéienne

C’est l’année de la création des deux dernières tribus romaines ce qui porte le nombre à 35 tribus. Les tribus sont les circonscriptions territoriales qui composent le territoire romain. Tout citoyen romain est inscrit dans une circonscription. Les tribus servent à l’organisation des convocations pour les élections, pour les assemblées…

Après 241, on a une nouvelle phase de l’histoire romaine.

753 :

C’est la date officielle de la naissance de Rome, naissance de la communauté romaine. C’est une date inventée qui est plus ou moins vraie. L’évènement de la fondation est aussi inventé : Romulus est un personnage fictif, il incarne le moment de la fondation, c’est un personnage emblématique. Fils du Dieu de la Guerre (Mars), il est protégé par Jupiter. Selon la légende, Remus et Romulus sont abandonnés sur le Tibre et sont sauvés par une louve, ce sont des bergers qui les élèvent à proximité du site de Rome. Reconnus par le roi d’une citée inconnue, ils décident de fonder une citée avec leur compagnons d’aventure. Lors d’une dispute entre les deux frères concernant le tracé des murailles de la ville, Remus est tué. Romulus est le seul fondateur rituel, il est reconnu roi de Rome et règne jusqu’en 717 où il est enlevé par les dieux et devient le dieu Quirinus, dieu de la communauté. C’est une légende dont on ne connait pas la date d’invention, elle a été constituée successivement au fur et à mesure de l’histoire de Rome, vieux fond italique enrichi auprès des mythes grecs. On estime qu’elle a été inventée vers le VIème ou Vème siècle avant Jésus-Christ. Durant le IVème et le IIIème siècle, la légende est enrichie avec la mise en place d’un frère jumeau qui meurt, on relie aussi les frères au Troyen Enée (fuie Troie en flamme avec son père sur le dos et va en Italie : passé prestigieux de Rome). Cette légende devient la version officielle de la naissance de Rome.

A l’époque moderne, les historiens rejettent cette légende, mais depuis, l’archéologie s’est intéressée à Rome et l’on a observé des traces très anciennes qui datent du XIVème siècle, des traces de passage et des traces de communautés (vaisselle, nécropoles) à partir du milieu du VIIIème siècle d’où une certaine véracité de la date de la légende, les interprétations archéologiques ont permis la relecture des sources légendaires.

Il faut aussi faire attention aux extrapolations hasardeuses : en 1988 se déroule l’affaire Carandini (historien et archéologue italien), il a pour mission de reprendre les fouilles près de la colline du Palatin, il y trouve la trace de 4murs successifs qui se sont succédés dans le temps, ce sont des murs d’enceinte, le premier daté de       730-720 av. c'est-à-dire de la fin du règne légendaire de Romulus : « on a retrouvé le tracé initial ! », on s’est mis à parler du mur de Romulus. Il faut se garder des extrapolations hasardeuses, selon Jacques Poucet (Les Rois de Rome), il y a quatre règles :

Pour son information, dispose-ton de fouilles publiées : publications universitaires, officielles

Se méfier de l’enthousiasme lié à la découverte

Se défier de la fascination que la tradition littéraire opère sur l’esprit

Eviter tout élargissement abusif

La documentation archéologique et le travail des archéologues est indispensable pour l’étude de cette période, ils complètent les récits écrits. C’est une période assez difficile à connaitre car il n’y a aucune certitude.

De la Monarchie à la République

Les rois de Rome entre légende et histoire

L’enchevêtrement de la légende et de l’histoire

La tradition a été élaborée sous la république en grade partie et sous l’empire, c’est une élaboration progressive, elle commence à l’époque des guerres puniques car les romains éprouvent à ce moment là le besoin d’écrire l’histoire de leur citée. Pour cela, ils utilisent les formes d’expressions utilisées par les grecs, c'est-à-dire l’épopée. Ils se tournent alors vers les vestiges du passé : monuments, inscriptions, témoignages oraux et écrits grecs, les sources sont cependant très rares, et il y a un certain parti pris de la part des grecs, les romains sont donc face à un grand nombre d’incertitudes et de reconstruction voir même de falsification. Fabius Pictor (historien contemporain de la 2ème guerre punique) essaie d’écrire l’histoire de Rome, Ennius (poète épique) met aussi en scène cette histoire.

Durant la première moitié du IIème av., l’histoire de Rome est mise à l’écrit par Caton l’ancien d’abord, puis les écrivains, historiens romains ou grecs se multiplient et apportent chacun leur pierre à l’histoire de Rome. On a aussi à cette époque une spécialisation des historiens :

Dans le récit historique année après année, ce sont les annalistes (annales)

Ceux qui s’intéressent à un sujet plus particulier, des études de cas, ce sont les historiens

A la fin de la république, ceux qui se passionnent pour l’histoire plus ancienne, ce sont les antiquaires

Cependant, aucuns des écrits datant de la république n’a été conservé, on ne possède que des citations grâces aux autres auteurs de l’empire.

A l’époque impériale, l’historien romain Tite-Live a consacré toute sa vie à l’écriture d’une histoire de Rome depuis les origines jusqu’à son époque, il a connu la fin de la république et le début de l’époque impériale. Son œuvre est colossale (142 livres), étant un proche de l’empereur Auguste, son œuvre devient l’histoire officielle de la ville de Rome. A la même époque, un autre auteur grec a beaucoup d’importance : Denys d’Halicarnasse, c’est un antiquaire, il s’intéresse aux périodes les plus anciennes de l’histoire de Rome (Antiquité Romaine), il a écrit l’histoire des origines à la première guerre punique. Il est persuadé de la supériorité des grecs et se demande pourquoi la domination du monde est aux romains, il essaie par ses écrits de démontrer que les romains sont d’origine grecque, ce qui ferait de la grandeur romaine la partie la plus grandiose de l’histoire grecque. Denys d’Halicarnasse est très intéressant car, pour atteindre son objectif, il a recherché dans les archives, il a trouvé des informations très intéressantes. Plus on avance dans l’époque impériale, plus les informations sont abrégées et modifiées.

Quels étaient les témoignages archaïques disponibles à l’époque romaine

Les romains disposaient encore à la fin de la république d’un certain nombre d’anciens monuments : temples, bâtiments publics (la maison du roi est constamment restaurée : Regia), ponts mais tout ces bâtiments ont tendance à disparaitre au cours d’incendies : ces bâtiments sont généralement en bois.

Les archives publiques, tenues par les prêtres (collèges sacerdotaux) et surtout par le collège des pontifes (dirigé par le Grand Pontife), ont pour mission de retenir chaque évènement important. Ces annales sont souvent perdues, réécrites.

Les plus anciennes lois écrites, la première loi date du milieu du Vème siècle : c’est la loi des 12 tables, elle est écrite sur 12 tables pour que tout le monde puisse la lire.

Les actes diplomatiques sont en général des traités gravés sur une table de bronze offert aux dieux dans les temples.

Il y a aussi les archives de famille, c’est tout ce qui permet à la mémoire de la famille d’exister : morceaux d’épopée, de généalogie, les éloges funéraires car les funérailles sont longues, environ une semaine durant laquelle on s’occupe à nourrir les funérailles par les histoires des hauts faits, les éloges funèbres sont gardées pour marquer les tombeaux.

L’archéologie

L’archéologie ne peut pas répondre à toutes les questions, il faut attendre la deuxième moitié du XIXème siècle pour la voir se développer à Rome (et en Grèce) lors de l’unification de l’Italie. Il y a de nombreux vestiges sur toutes les collines de Rome, sur le forum mais la colline la plus importante est celle du Palatin. En 1899, sur le forum, dans les sous-bassement d’un temple dédié à Vulcain, les archéologues ont retrouvés une pierre noire gravée portant une inscription en latin archaïque (on a reconnu les mots roi, interdictions, rites), on suppose que cette inscription est un règlement visant à protéger le Roi de toute souillure lorsqu’il se rend au temple pour interroger les dieux. En 1902, à proximité du temple d’Antonin et de Faustine, une nécropole avec des sépultures particulières (urnes cabanes en terre cuite) sont découvertes.

Avec le XXème siècle, on s’est davantage intéressé à la région de Rome : le Latium, mais aussi à toute l’Italie, l’archéologie a permis de replacer Rome dans une culture plus large, au contact des Grecs et des Etrusques, cela permet de relativiser les choses, de leur donner une bonne dimension. C’est l’archéologie qui a rendu justice aux Etrusques, les Romains voulant s’approprier des monuments étrusques.

Les rois du VIIIème et VIIème siècle

Par l’archéologie nous avons une confirmation qu’il y avait bien des rois. Bien sur, la tradition a inventé les premiers rois, ils sont au nombre de quatre : Romulus, Numa Pompilius (religieux), Tullus Hostilius (belliqueux) et Ancus Marcius (pacifique), ce sont des figures mythiques et stéréotypées, cependant, ce que l’on peut savoir par rapport au mode de fonctionnement de la royauté n’est pas anachronique : entre deux règnes, il existe un interrègne, l’impérium est récupéré à ce moment là par les chefs de famille le temps qu’un nouveau roi soit élu (pas héréditaire). Le roi garantissait l’ordre établit dans la communauté (rex en latin signifie « celui qui trace la ligne que les autres doivent suivre ») car il est en liaison avec les dieux et surtout avec Jupiter (dieu souverain des romains), cette « connexion » explique la fonction religieuse des rois, le roi est prêtre, il doit être inauguré (c'est-à-dire que son caractère religieux doit être reconnu) pour pouvoir être roi. Il se livre à un certain nombre de rites religieux, il interroge les dieux, il prend les auspices, il a un rôle d’augure. Le roi proclamait aussi le calendrier de l’année, il fixait les dates des fêtes religieuses. Il possède aussi un pouvoir militaire, il donne une unité à l’armée, celle-ci est soumise au roi. Le roi possède aussi un pouvoir judiciaire (arbitre pour les conflits au sein de la communauté). Il a le devoir d’accueillir les nouveaux venus (principe d’hospitalité important à Rome)

Les rois étrusques de Rome

La tradition présente trois rois étrusques :

Tarquin l’ancien de 616 à 578 av. J.-C.

Servus Tullius de 578 à 534

Tarquin le superbe (c'est-à-dire l’orgueilleux) de 534 à 509

La civilisation étrusque est la première grande civilisation indigène de l’Italie, c’est une société très brillante. Cette civilisation se développe par étapes, c’est une civilisation avec beaucoup de caractères, il y a un grand nombre d’aristocrates (beaucoup de tombeaux avec de la céramique romaine), il y a une certaine place accordée aux femmes, elles ont un niveau d’autonomie et d’influence rare à cette époque là. Il y a une grande influence de l’art grec chez les étrusques, la religion des étrusques est très particulière, elle est révélée par les livres (dans le domaine des rituels, de l’interrogation des dieux et de l’avenir, des sciences divinatoires avec les haruspices, ce sont des devins qui lisent dans les entrailles des animaux sacrifiés) car les rituels religieux sont tous signifiés par écrit. Malgré cela, on a une connaissance minime de la civilisation étrusque.

Pourquoi des rois étrangers à Rome

Les rois étrusques à Rome sont les témoins de mouvements de population à cause de troubles sociaux politiques surtout dans l’Italie centrale et l’Italie méridionale. C’est la « crise » du VIIème siècle. Démarate (le père de Tarquin l’ancien) est grec et est victime de changements politiques à Corinthe, il se réfugie alors en Italie chez les Etrusques dans la citée de Tarquinia, c’est un symbole de ce monde en mouvement. Dans ce monde, les guerriers voient leurs horizons s’ouvrir, ils vont servir là où l’on a besoin d’eux, là où on paie bien. Ce sont des condottieres, ils vont mener l’expansion étrusque aussi bien vers le Nord que vers la Sicile. Les condottieres ont une certaine liberté tout de même, ils gardent certains territoires pour eux, même s’ils sont au service de telle ou telle citée, ils servent leurs propres intérêts. Grâce à ces condottieres, Rome devient de plus en plus importante.

Citée et hoplites

Ces chefs étrusques sont des esprits ouverts, la révolution hoplite née en Grèce est adoptée à Rome, on arrête de faire la guerre chacun de son côté, il y a la recherche d’une unité de l’armée.  Les Fantassins sont tous équipés de la même manière (casque, cuirasses, jambières, lance, épée, bouclier), on recherche une cohésion, une certaine discipline, une solidarité (le bouclier protège aussi le voisin). Il y a la constitution de la classe, c’est un moyen d’intégration, il y a une uniformité entre les membres de la communauté, il faut cependant avoir les moyens pour venir se battre, ce ne sont que les citoyens qui peuvent y accéder (sont assez riche : paient le cens).Sous Servus Tullius, on a un recensement de la classe pour savoir qui est mobilisable. Cela a une répercussion aussi sur le développement de la société : chacun doit s’inscrire dans une tribu. Les rois étrusques ont beaucoup influencé la politique romaine par la création de la classe et par le recensement. Lorsque le roi est déchu, c’est considéré comme la fin de l’ « invasion étrusque », il faut donc supprimer tout ce qui est due au roi : retour en arrière.

Urbanisation de Rome

La Grande Rome des Tarquins. L’archéologie prouve que c’est de cette période que date les grandes mises en place urbaines, le forum est asséché (ancien marais), on commence à utiliser la pierre et la tuile pour construire les maisons et les temples étrusques, il y a de grands efforts de construction qui sont réalisés. De nombreux temples sont construits, ce sont les rois étrusques qui ont lancé une époque de constructions, de chantiers.

Appropriation de la culture grecque

L’hellénisation se renforce durant la domination étrusque, de nombreux livres sont apportés, des recueils de remèdes religieux qui permettent de tisser des liens avec les divinités, ces livres ont été gardés tout au long de l’antiquité mais ils ont été détruits au début de la chrétienté. L’époque étrusque est  favorable pour Rome.

L’année 509 : La révolution

C’est une date conventionnelle, c’est une simplification, elle résume un grand nombre de changements culturels. C’est une année fondatrice, elle instaure une nouvelle façon de diriger la communauté : la république. L’expulsion du roi étrusque, de sa famille et de son peuple est en quelque sorte une purification de la citée. On voit l’émergence de nouveaux personnages politiques, fondateurs de la république comme L. Lunius Brutus. L’année 509 est choisie pour mettre en relation l’histoire grecque et l’histoire romaine car 510 correspond en Grèce à l’expulsion des tyrans et aux premières mesures qui permettent de mettre en place la démocratie

Le récit traditionnel

Ce récit est exposé dans les deux premiers livres de L’Histoire Romaine de Tite-Live, il présente cette révolution comme au départ une histoire de vengeance familiale contre Tarquin le Superbe. L’un de ses fils profite d’une grande liberté d’action et viole une femme (Lucrèce) épouse d’un cousin. Ceci est considéré comme un crime religieux, la famille se venge contre le fils et contre le roi (n’as pas bien éduqué son fils). Lors des funérailles de Lucrèce (se suicide à cause du viol), Brutus enflamme la foule contre le roi et contre son fils, il prend avec les émeutiers le contrôle de la ville et ferment les portes (empêcher le retour du roi et de ses compatriotes partis à la guerre). Ils inventent une nouvelle forme de gouvernement et partagent le pouvoir entre les révolutionnaires, on assiste ici à une véritable révolution avec des émeutes, la destruction de temples (décoration qui suggéraient un lien entre les dieux et les rois, toutes ces destructions sont prouvées par l’archéologie. Jusqu’en 495, on a une guerre entre les révolutionnaires et Tarquin, c’est une série de grandes batailles. Ces batailles sont une façon pour les romains de s’illustrer. On a aussi des guerres internes avec des complots contre-révolutionnaires (les deux fils de Brutus tentent un complot, ils sont mis à mort par leur père). Les révolutionnaires récupèrent les symboles royaux : le temple de Jupiter est consacré par les républicains, on construit une quantité de nouveaux monuments pour montrer la rupture avec la période royale.

Remplacer un roi

Les révolutionnaires sont confrontés à un problème, le roi étant inauguré religieusement, en se débarrassant de Tarquin, ils se sont attaqués aux dieux : comment ne pas rompre avec les dieux ? Il faut donc trouver des remplaçants au roi, plusieurs peuvent prétendre à cette fonction :

L’organisateur de la justice : le préteur (dicte les règles du roi), c’est un domaine important

Dans le domaine militaire, il y a le maître du peuple qui s’occupe de l’infanterie et de l’apprentissage de la jeunesse et le maître de la cavalerie

Dans le domaine religieux, les prêtres et les flamines (très attachés à la divinité), les pontifes, les augures

Les révolutionnaires divisent la fonction royale et ils créent un nouveau sacerdoce qui reprend la plus grande partie des fonctions du roi et des rites religieux.

Le rex sacrorum (le roi des choses sacrées) récupère la Régia (maison royale), il a des fonctions spirituelles, ne fait ni politique, ni d’actions militaires, c’est une fonction figée mais c’est tout de même la première dignité religieuse

Le grand pontife récupère aussi une grande partie des fonctions religieuses

Le préteur a d’abord été pensé comme remplaçant du roi au niveau politique et militaire (préteur suprême) mais il y a le risque qu’il se comporte come un roi ; on divise alors la fonction en deux, c’est la création du consulat : deux magistrats supérieurs se partagent le pouvoir, cette révolution a eut lieu entre 509 et 450, ce n’est qu’au milieu du IVème siècle que le consulat est vraiment assuré. L’impérium est limité le temps d’une année, de plus il est sous le contrôle des aristocrates (le Sénat). En cas de besoin, on peut prendre un seul magistrat supérieur pour un temps limité (temps du problème), c’est un dictateur, il est secondé par le maître de la cavalerie qui contrôle son action.

Le conseil des « Pères », le Sénat continue d’exister et assure un rôle de conseil des magistrats. Il a un rôle de permanence et possède plus d’importance que durant la royauté.

Le peuple, l’ensemble des citoyens romains. Le roi avait l’habitude de les réunir en comices (réunions), les révolutionnaires gardent cette structure, ce sont des comices curiates (par curies) ou des comices tributes (par tribu). Ce sont les magistrats qui convoquent ces comices pour voter les lois qu’on lui présente (le système est fait pour que les nobles contrôlent l’organisation des comices).

C’est un système aristocratique.

Dans les sources on parle d’une constitution romaine extraordinaire : à la fois monarchique (rôle des consuls), aristocratique (le Sénat) et démocratique (par le peuple). Les romains ont réussis à trouver un mode de gouvernement pour remplacer la monarchie, bien sur, tous ces changements ont été mis en place en plusieurs décennies.

La république est mise en place et mise à l’épreuve par la lutte entre le patriciat et la plèbe.

La lutte entre le patriciat et la plèbe

De 509 à 449 : de la formation de la république aux lois valériae horatiae

Ces lois valeriae horatiae refondent la république qui avait presque totalement disparue.

La prise du pouvoir par le patriciat : la « fermeture du patriciat » (509-480/478)
L’organisation sociale archaïque

Cette organisation est fondée sur la famille au sens large c'est-à-dire le clan (la Gens en latin, gentes), c’est un agrégat de familles, celles-ci pensent avoir un ancêtre en commun (ancêtre prestigieux de préférence). Ils se réunissent dans un lieu particulier à la Gens, ils ont des lieux de sépulture communs. Chaque Gens a un nom et chacun des membres de cette gens porte ce nom. Ils exploitent ensemble une terre commune qui est considérée comme un bien collectif. Cette Gens est dirigée par le « père de famille » qui siège au Sénat (d’où le conseil des pères), il possède un pouvoir absolu sur les membres de sa communauté (accueille les nouveaux nés, les nouveaux arrivants), il possède aussi un pouvoir religieux : il dirige le calendrier religieux de la gens. Les petites familles sont clientes des grandes familles qui sont leur patron, il y a un jeu de relations interne à la gens. On a aussi des relations avec les familles des autres gentes : mariage, hospitalité…

Structures sociales contradictoires

Certaines associations religieuses sont en dehors de ce système :

les Luperques sont des jeunes hommes qui le 15 février se livrent à des cérémonies religieuses autour du Palatin, ils courent nus et frappent les romaines qui attendent (en attente de fécondité) pour leur offrir la fécondité.

Les prêtres de Mars (prêtres Saliens) sont chargés pour la communauté de rendre manifeste le début où la fin de la guerre, la saison guerrière est du 19 Mars au 19 Octobre. Pendant deux jours, les prêtres se livrent à une cérémonie : danse avec des armes, des sauts selon un rythme particulier. Ils chantent le chant des saliens (en latin archaïque). Ces prêtres gardaient dans le temple le bouclier de Mars sensé protéger les romains pendant la guerre

Ce deux sodalités sont conservées durant toute la période romaine, elles permettent aux gens de s’assembler.

Les exclus

Il existe deux formes d’isolés :

Les isolés volontaires qui s’excluent eux même de la gens et des clans : ils fréquentent la famille nucléaire, très proche. Ils ont tout de même besoin d’une reconnaissance, d’une personne pour les protéger. Les rois étaient très conscients de ce soutient populaire. Ce sont les plébéiens au sens archaïque.

Beaucoup sont des exclus du système car ce sont des victimes de catastrophes agricoles, ils sont sans revenus pour des raisons naturelles ou humaines. Ils font appel aux grandes familles pour qu’elles leur prêtent des animaux, du grain… mais ils ne peuvent souvent plus rembourser et ils s’endettent vis-à-vis d’un clan, ils sont dépendants de ce clan, ce sont presque des esclaves (citoyens mais moins que rien). Cet esclavage porte le nom de NEXUM. Les esclaves sont des nexi (ou nexus au singulier). Cette forme de dépendance subsiste jusqu’au IVème siècle (326-313/312 : sous Ap. Claudius Caecus)

C’est une société complexe et difficile à connaitre que la révolution de 509 va compliquer : les vainqueurs de la révolution vont tenter de renforcer le système gentiliste, de contrecarrer la puissance des plébéiens et de donner quelques têtes de clans importants : les patriciens (nom de « Père », ils tiennent les magistratures)

Mise en place de ce patriciat

Assez rapidement, les chefs de Gens tentent de monopoliser le pouvoir et de mettre en place un régime aristocratique très étroit : il faut rendre très sélectif l’entrée dans ce groupe aristocratique, il y a beaucoup de critères pour y entrer. Ce sont les personnalités de l’époque qui incarnent ces exigences. Brutus, le fondateur de la république, incarne les vertus du patricien :

L’intelligence et l’intégrité

L’incorruptibilité, il n’est pas au service de sa propre famille ni au sien mais au service de la cité (n’hésite pas à sacrifier ses fils)

Il est prêt au sacrifice : mort au combat, il a le gout du duel (l’idéal chevaleresque)

Opposition acharnée à la royauté : répression contre les complots royaux.

Il y a une idée de rupture avec les rois. Brutus disparait en 509, d’autres personnages incarnent ces valeurs : Publius Valerius Publicola remplace comme magistrat supérieur le cousin Tarquin de Brutus et dirige seul à la mort de Brutus. Il est accusé de vouloir installer la royauté à son intérêt, par acte de loyauté, il détruit sa villa et le peuple le rappelle (selon la tradition), c’est l’homme du peuple. Il se maintient au consulat pendant plusieurs années. Lors de son 4ème mandat, il accueille le clan des Sabins. Il meurt en 502. C’est en même temps un chef de clan et un chef de guerre qui suscite l’exploit. Ces personnages incarnent les valeurs de cette classe sociale faite de guerriers qui contrôlent le gouvernement de la communauté, ils ne sont pas nombreux et représentent l’aristocratie. Les riches plébéiens sont mis à part, ce sont des citoyens de seconde main.

La création du tribunat de la Plèbe (509-490)

Les plébéiens n’acceptent pas la nouvelle donne. Les plébéiens vont lutter contre le patriciat pour obtenir n recul de celui-ci. C’est une lutte politique et sociale qui va occuper les romains jusqu’en 367-366. Les plébéiens menacent les patriciens de partir sur une autre colline. Les plébéiens passent à l’action, en 494-493 est organisée la première sécession, ils décident de quitter le site et vont s’installer ailleurs (selon la tradition sur le mont sacré, sur la colline de l’Aventin à Rome). Les patriciens réagissent, ils envoient un représentant pour parlementer, ils accordent aux plébéiens deux protecteurs : les deux tribuns de la plèbe (ils passent à 4 en 471 et à 10 en 457). Ces tribuns ont surement été choisi grâce à une réunion du peuple sous la forme d’une curie, cependant ces tribuns ne sont pas des magistrats. On assiste à des pressions de la part de la Plèbe jusqu’en 471 pour que l’élection des tribuns ne se fasse pas par le peuple entier mais juste par la Plèbe. Les réunions de la Plèbe sont alors instituées : ce sont les conciles de la Plèbe. Pour réunir les plébéiens, on les convoque en tribu : ce sont des assemblées tributes. Les tribuns sont donc élus par les conciles de la plèbe, les décisions de la plèbe sont appelées des plébiscites.

La puissance des tribuns est constituée de deux aspects :

C’est un moyen de protection des plébéiens et du droit d’asile (un patricien ne peut pas toucher un plébéien réfugié chez le tribun, la maison du tribun est un asile

Le tribun à le pouvoir d’intercessio : le pouvoir de s’opposer au pouvoir des patriciens, de s’opposer aux décisions du consul. Cependant, pour cela, il faut que les deux tribuns soient d’accord (puis par la suite les 4 et les 10)

Très vite il y a des collaborateurs aux tribuns : les édiles de la plèbe, ce sont des auxiliaires qui archivent les décisions de la plèbe sur le mont l’Aventin sur lequel un temple est dédié à trois dieux : la déesse du blé CERES, le dieu LIBER et la déesse LIBERA. Ce temple fait face au temple du capitole.

Les patriciens sont partagés en deux tendances, l’une plutôt conservatrice, qui ne veut pas accorder d’avantage aux plébéiens, et l’autre qui est d’accord pour arranger la situation. Ce ne sont pas des tendances imperméables, certains n’appartiennent à aucun des deux camps : Spurius Cassius, certain le prétendent patriciens, d’autres venant de la plèbe, il a remporté un grand nombre de victoires sur les peuples voisins, il a été consul en 502, 493 et 486 et maître de cavalerie en 501. En 493, il négocie seul un traité avec la ligue latine (traité de Cassius). Il a participé à la lutte contre les famines en 493 et 491 et c’est lui qui a fait la dédicace au temple de Cérès sur l’Aventin. On prête aussi à Cassius la première loi agraire reconnaissant la propriété privée plébéienne face à la propriété collective patricienne qui aurait poussé les patriciens à l’exécuter. Après sa mort (après 486), les patriciens conservateurs reprennent en main le contrôle de la citée.

La fermeture du patriciat

Durant les années 485-478, une famille patricienne prend le pouvoir à Rome : la famille des FABII. Ces Fabii ont uns origine inconnue, ils ne font pas partie des familles de 509 et pourtant ils prétendent être une famille aristocratique. Dès cette époque, ils se chargent de se trouver une origine noble, il s’instaure descendants d’Hercule, cela permet de prendre à leur profit le « patron » des Tarquins. L’invention d’un passé glorieux permet de justifier les envies politiques (la fermeture du patriciat). La famille est représentée par trois frères qui se maintiennent entre 485 et 479 au consulat, ils ont le monopole, chaque année, un Fabii est consul. Ils sont influents et dominants, ils se chargent des grands conflits : le conflit contre Véies (à quelques kilomètres de Rome) avec qui ils se disputent pour le contrôle du Tibre (grand apports commerciaux et économiques)

En 482, le clan des Fabii déclare qu’ils vont se charger personnellement du conflit contre Véies, ils ont des intérêts territoriaux. Ils mobilisent tout le clan et combattent Véies (cette guerre a inspiré un grand nombre de poètes), cette guerre se termine par la bataille du fleuve Crémère vers 478, elle oppose les forces de Véies à 300 Fabii qui trouvent tous une mort héroïque. Un seul échappe à l’hécatombe. Les Fabii perdent le pouvoir et perdent la guerre contre Véies. La disparition de la tête du clan a permis à d’autres personnalités de se distinguer entre 478 et 450. Il existe toujours une lutte entre le patriciat et la plèbe. D’autres clans se manifestent, les Claudii (des Sabins), ils ont une position conservatrice, les Quinctii qui sont plus modérés dans leur position, assez proche des Fabii avec aussi des intérêts vers Tusculum. Ils prétendent appartenir à la plus ancienne. Durant cette période on a plus ou moins une évolution de la plèbe, il commence à s’introduire un débat sur la mise à l’écrit de droit romain.

Le gouvernement des DECEMVIRAL et les lois des 12 tables

C’est au milieu du Vème siècle que la plèbe commence à revendiquer un droit écrit et affiché, le patriciat est en proie aux troubles intérieurs en plus des conflits extérieurs, il cède. Après avoir essayer de « noyer le poisson », par l’envoie de trois patriciens chargés de voir en Grèce comment faire, et surtout après une épidémie couplée à une famine (très meurtrière pour le patriciat) qui ont été vu comme une malédiction de la part des dieux, le patriciat décide de donner le pouvoir à un collège de 10 magistrats : le gouvernement des Décemviral. Il y a deux collèges, de 451 à 450 et de 450 à 448. Ces collèges doivent mettre à l’écrit le droit et réorganiser le gouvernement. Le premier collège est dominé par le patriciat (peut-être un plébéien…), pour le second collège on a aussi une majorité de patriciens mais les plébéiens sont plus nombreux. Le premier collège permet d’avoir le plus ancien code de droit romain conservé jusqu’à l’empire. Cette loi était écrite sur 12 tables. Certains auteurs anciens citent cette loi des 12 tables. Cette loi a été reconstituée par les historiens. On a pu montrer qu’il y avait une grande influence grecque. La loi des 12 tables insiste sur le système de compensation (amendes) d’un certain nombre de délits, elle favorise la hiérarchie des payes, elle établie que seul le peuple réuni en comice est habilité à condamner à mort un citoyen romain (pour restreindre la puissance des magistrats), une nouvelle forme du mariage est adoptée, la femme une fois mariée reste sous la main de son père, enfin, elle reconnait le droit à la propriété pleine et entière mais aussi à la propriété privée. La puissance des magistrats et des chefs de gentes est attaquée. Malgré le travail de reconstitution, il y a une impossibilité de mettre à jour toute la loi.

Cette loi est un compromis entre la plèbe et le patriciat, la plèbe trouve enfin une place.

Certaines dispositions ne vont pas dans le même sens que les autres :

Le patriciat refuse l’abolition du Nexum et le fait même inscrire dans la loi malgré la demande de la plèbe.

Les mariages entre patriciens et plébéiens sont interdits, l’intermariage est interdit, il doit y avoir séparation. Ces mesures sont attribuées au deuxième collège.

Le second collège repousse l’échéance de sa dissolution. Appius Claudius (dirige le collège) s’accroche au pouvoir, cependant, il accumule les défaites dans la guerre engagée et le peuple et les soldats se révoltent, le peuple menace de faire sécession et de s’installer sur le mont sacré (surtout la plèbe). Le Sénat désigne deux patriciens pour négocier. Le collège est arrêté, on réinstalle les tribuns plébéiens et on réélit des consuls : Valérius et Horatius, qui proposent une série de lois pour rétablir la concorde et la république. Quelques décisions sont majeures : les décisions de la plèbe s’appliquent au peuple si celles-ci sont votées par le Sénat, le droit d’appel au peuple romain est rétabli ainsi que l’inviolabilité des tribuns de la plèbe. Appius Claudius se donne la mort plutôt que de passer devant le tribunal et les autres personnes du collège s’exilent.

Valérius et Horatius reprennent l’armée en main et remportent des victoires sur leurs ennemis. Les patriciens étoffent la magistrature, ils créent une nouvelle magistrature inférieure au consulat, la questure pour le domaine des finances publiques dans le souci d’améliorer le bien commun.

Vers le compromis licino-sextien de 367-366

Faits marquants :

L’intermariage : avant la loi des 12 tables, l’intermariage était chose courante pour l’ouverture de la famille, à partir de 449 s’engage une lutte acharnée, les tribuns de la plèbe demandent le retrait de cette loi. Jusqu’en 445, le débat politique tourne autour de cela, les tribuns associent le partage du consulat à l’intermariage. En 445 les patriciens cèdent et la loi Canuleia autorise l’intermariage. Cette autorisation a des conséquences importantes, elle relance l’intermariage et crée des relations entre les plébéiens et les patriciens mais aussi avec les clients des patriciens (important en 367-366)

Une expérience politique institutionnelle est tentée : le tribunat à pouvoir consulaire qui a pour but de remplacer le consulat  et de permettre le partage de l’impérium entre patriciens et plébéiens. Il y a trois tribuns élus chaque année : un collège tribunat avec un plébéien de 444 à 367. C’est cependant un procédé litigieux. Durant les premières années, cette création n’a pas réellement marchée, (une fois tribunat, une fois consulat…) mais à partir de 408 le tribunat est établit. Le tribunat a un pouvoir diminué par rapport au consulat. Le tribunat est créé pour satisfaire la plèbe, cependant, jusqu’en 400, les plébéiens ne sont pas tribuns, il y a aussi une explication militaire, on accroit le nombre de tributaire de l’impérium pour faire face aux combats de l’armée. C’est une institution créé par les patriciens pour les patriciens, cela multiplie le nombre de chance d’accéder à l’impérium

Les accords licinio-sextien (par C. Licinius Stolo et L. Sextus Lateranus), c’est la date du règlement de la guerre civile entre le patriciat et la plèbe. Ce traité est fait dans des conditions particulières :

Camille a beaucoup d’influence, c’est un grand personnage qui domine les années 403-367 (personnage de légende : broderie autour du personnage), il fait partie de la famille des Furii (grande famille patricienne du 5ème et du 4ème siècle), sa carrière politique est longue et remplie, il multiplie les magistratures, c’est aussi un grand guerrier avec de nombreuses victoires contre les Etrusques de Véies (396), il chasse les gaulois de Rome (390) => second fondateur de Rome. Il a la notion de concorde civile et désire résoudre le problème de la plèbe et du patriciat, les accords sont faits sous sa demande. Il est aussi l’initiateur d’une loi agraire en faveur de la plèbe. Il se dresse contre lui un autre patricien ayant les mêmes idées, M. Manlius Capitolinus mais celui-ci est accusé de vouloir prendre le pouvoir et est exécuté.

La volonté des dieux : le dieu Apollon (dieu grec) est appelé pour rétablir la concorde, c’est un dieu souverain qui guérit les maladies (combattre une épidémie), il est le protecteur de la citée, de la jeunesse et de la concorde, c’est la divinité la plus sollicitée (ex en 399 lorsque Rome est en guerre contre Véies). La religion grecque est utilisée pour faire accepter certaines idées aux citoyens.

376-375 : moment des accords, il y a un blocage des institutions par certains patriciens pour empêcher le vote de ces accords, ce sont les clients des patriciens, sollicités par ceux-ci. EN retour, pendant 5 ans, les plébéiens bloquent de même les comices et empêchent les patriciens d’élire les magistrats (Licinius et Sextus restent donc au pouvoir). Les patriciens finissent par demander à Camille et acceptent de faire un compromis, les plébiscites sont votés puis transformés en loi, c’est la fin du blocage.

Ces lois permettent l’allègement des dettes des Nexii (comment ?), elles permettent aussi de partager la terre publique, la terre conquise lors des guerres, elles sont partagées entre les différents citoyens, il y a une égalité du partage avec des limites. Les citoyens ne sont pas propriétaires mais utilitaires de ces terres. Cette loi marque aussi le partage du consulat, le consulat est rétabli et un des deux consuls doit être plébéien. Il faut plusieurs années pour que cette loi soit appliquée. Il existe d’autres magistratures qui s’ouvrent au fur et à mesure aux plébéiens. En 300, la loi augunia ouvre à la plèbe les fonctions sacerdotales, c’est à cette époque la que se termine la lutte (pas dans les esprits, jusqu’à la fin du 3ème siècle)

L’importance de la guerre contre les voisins

Remarque :

La guerre est un phénomène majeur car c’est un phénomène permanent (la paix totale est très ponctuelle), elle est alimentée en personne par les romains et les peuples d’Italie, cependant, il y a beaucoup de guerre dans lesquelles les romains ne participent pas, il y a une multitude de conflits dans la péninsule

A partir du début de la république, Rome est dans une situation où elle exerce une certaine puissance. A l’époque des rois étrusques, elle dominait l’Italie centrale et la ligue latine, elle avait beaucoup de relations avec les autres cités. La révolution de 509 lui a fait perdre cette situation d’hégémonie que les romains veulent rétablir ainsi que la paix civile

Les guerres du Vème siècle
Retrouver sa place dans la ligue latine

La révolution de 509 a fait perdre à Rome la direction de la ligue, elle est exclue de la ligue selon le principe de solidarité des citées envers l’ancien roi de Rome. Le but des romains est de vaincre les latins et de reprendre la direction de la ligue. La bataille du lac Régille est l’une des plus importante, elle aboutit sur la victoire des romains, en 493 sous l’influence de Spurius Cassius, les romains et les latins s’accordent avec un traité qui réintègre Rome à la ligue latine et lui donne une bonne place : traité de Cassius. Entre 493 et 450, Rome participe à l’effort de guerre avec la ligue, les guerres latines s’accompagnent de la fondation de colonies (fondations fédérales et non romaines). Rome en profite pour « grignoter » du pouvoir, elle devient la citée la plus importante de la ligue en 450. Entre 450 et 338 (= disparition de la ligue latine), Rome prend le contrôle de la ligue et détruit ce qui faisait la solidarité latine en faisant des accords avec chaque membre de la ligue séparément. La ligue se vide de sa substance.

Relations avec les Sabelliens

Les Sabelliens sont un peuple qui vient des zones de montagne (les Apennins), ils ont tendance à venir s’installer dans la vallée. C’est une population guerrière assez aguerrie, ils se livrent à des migrations de peuples entiers. Ils veulent gagner du territoire. Ils migrent pour des raisons religieuses : « le printemps sacré ». Parmi ces peuples il y a les Sabins, les Eques, les Volsques… Ils viennent s’installer soit par la guerre soit par la négociation. C’est aussi la grande époque des condottieres. Rome est confronté à deux choix, soit les soumettre (pour accroitre son pouvoir) soit les fixer en leur donnant un territoire.

Guerre contre la citée étrusque de Véies

Rome affronte Véies dès le début de la république jusqu’à la victoire de Camille. Ces deux villes se disputent le contrôle d’un territoire économiquement important au niveau du bois et du sel. Il y a aussi une lutte au niveau politique. Ces guerres s’achèvent par le siège de Véies (10 ans) et la victoire de Camille grâce à la ruse (galeries creusées).

Irruption des gaulois au IVème siècle

L’Italie du Nord est occupée par les gaulois

Installation des gaulois dans la péninsule

D’après les sources antiques, les gaulois n’étaient pas des autochtones mais ils sont venus s’installer dans la péninsule. Pour la majorité des auteurs (excepté Tite-Live), ils sont arrivés au IVème siècle. Pour Tite-Live, il existe deux vagues de migration, une première à l’époque de Tarquin l’ancien à la fin du VIème siècle et une seconde au début du IVème. Les historiens ont fini par s’accorder à Tite-Live car la tradition celtique raconte cette migration mais aussi grâce à l’archéologie, on observe des traces de culture celtique datant approximativement du VIIème siècle dans l’Italie du Nord-Ouest (Les Alpes). Cette culture est appelée culture de Golasecca du nom du site archéologique. On a des traces celtes dès la fin du VIIème siècle, mais les peuples gaulois s’installent qu’à partir du IVème siècle. Il existe différents peuples gaulois venus s’installer en Italie : Les Sénons, les Boiens, les Cénomans, les Insubes et les Vénètes. Les plus proches du territoire romain et qui sont en contact avec les Sabelliens sont les Sénons. Les Boiens sont installés entre le Pô, l’Apennin et l’Adriatique, c’est la ville de Bologne qui leur sert de centre politique. Les Cénoans et les Insubes se partagent le territoire entre Pô et les Alpes, ils sont en contact avec les Vénètes. Ces populations font partie d’un mouvement d’expansion des Celtes (militaire et migratoire) qui agrandit leur influence culturelle. Les Celtes sont souvent employés comme mercenaires dans l’armée romaine car ils sont très combattifs, la migration est encouragée par cette demande d’emploie et par cet espoir d’enrichissement.

Quels sont les caractères de leur installation en Italie du Nord

Leur installation a-t-elle été violente ? Il y a eut de nombreux conflits mais aussi de nombreux compromis, des adaptations, des arrangements… Les chefs gaulois ont su s’entendre avec les populations italiennes du Nord multiethnique, les recherches infirment l’idée de « rouleau compresseur » gaulois. Les nations qui vivent aux côtés des gaulois s’arrangent avec ceux-ci. Par exemple, du côté

d’Ancône, on a fouillé une nécropole du milieu du IVème siècle, avec la tombe d’un guerrier gaulois dans laquelle on retrouve des objets venant de toute l’Italie (casque italien, épée gauloise, vaisselle étrusque, vases grecs…), on a une relative intégration de la part des gaulois en Italie, ils se plient aux pratiques diplomatiques : en 360, les gaulois s’entendent avec la citée de Tibur et constituent une société d’alliance contre Rome (pas de guerre mais alliance). Les raisons de l’intégration des gaulois sont simples, c’est pour des échanges politiques et commerciaux. Les élites italiennes, entrent en contact avec les élites celtes

Prise de contact gallo-romaine

Cette prise de contact est résumée dans l’histoire romaine par la prise de Rome par les gaulois Senons avec leur chef Bremus. Cette prise est datée de 390-386 av. J.-C. Il y a une peur du gaulois chez les romains, on voit cette peur notamment grâce aux sacrifices humains faits par les romains pour faire peur aux gaulois : ils prennent un couple gaulois et un couple grec qu’ils enterrent vivants dans le sol du forum boarium (endroit économique) pour satisfaire les dieux et faire peur aux ennemis. Il y a à la fois un peur et une attirance pour le gaulois. La Prise de Rome en est un exemple : Les gaulois se rendent d’abord chez les étrusques puis se confrontent aux romains (à Clusium). Les relations dégénèrent, surtout avec les Fabii et on arrive à une confrontation armée. L’armée romaine est très mal préparée et est déchue. Une partie de l’armée se réfugie à Véies. Les Sénons envahissent Rome et les romains s’enfuient ou se réfugient sur le Capitole. Les gaulois assiègent la ville et le siège dure. Les romains réfugiés à Véies font appel à Camille (à Ardée) qui organise l’armée et se rend à Rome où les personnes sur le Capitole étaient en train de céder. Rome est libérée et le butin des gaulois récupéré. C’est un moment fondateur de la citée car tout a brulé, il faut reconstruire la ville. Camille est vu comme le second fondateur de la citée. Au niveau archéologique cependant, on ne retrouve aucune trace de cette phase de destruction. Cette mise en scène a pour conséquence la réconciliation des romains avec la religion, en effet, si les romains ont failli perdre leur ville c’est parce qu’ils ne sont pas assez religieux, pas assez pieux alors que les gaulois sont connus pour être très pieux. Les romains ont fait un certain nombre de fautes religieuses, ils n’ont pas écouté le plébéien qui avait entendu la voix divine qui annonçait la venue des gaulois (crime des patriciens), les plébéiens voulaient abandonner la ville et aller à Véies (crime plébéien), l’exil de Camille était une faute, la conduite des romains envers les gaulois à Clusium (surtout les Fabii) et la division de l’armée. Pour réparer cette impiété, le retour de Camille était nécessaire ainsi que la réconciliation patriciens/plébéiens. C’est sous la conduite de Camille que les romains ont battus les gaulois et ont pu se réconcilier. On remercie les dieux en leur reconstruisant les temples, on honore Jupiter et on prévoit un sanctuaire pour pouvoir entendre la voix des dieux. On va jusqu’à remercier les femmes et on leur permet de bénéficier de l’éloge funèbre. La mobilisation religieuse permet au peuple d’oublier les gaulois. Les romains reconnaissent aux gaulois une piété élevée, parmi les barbares, ce sont les plus religieux. C’est un moment fondateur au niveau religieux.

On a un emprunt de certaines choses gauloises :

Episode du Torque (= collier gaulois porté par les hommes guerriers pour montrer la relation à leur dieu), les romains récupèrent le Torque et en font une décoration militaire, selon la légende, au cours d’un duel entre un gaulois et un romain (Nonlius), après avoir tuer le gaulois, le romain lui prend son Torque.

Episode du corbeau. Pendant uns bataille gallo-romaine, un corbeau arrive, cela signifie un danger pour les romains car les gaulois ont la réputation de mobiliser les forces animales. Cependant, le corbeau s’attaque aux gaulois, il y a un retournement, les dieux gaulois sont avec les romains.

Les étrusques

Ce sont des guerres mal connues car les étrusques se sont joints aux romains peu après. Ces guerres ont permis aux romains de « grignoter » des territoires aux étrusques. Ce sont des guerres violentes. En 358 il y a une guerre entre Rome et Tarquinia que Tarquinia remporte. Pour célébrer cette victoire, on supplicie les romains prisonniers. Quelques années plus tard, les romains, après une victoire exécutent 358 tarquiniens. Des massacres et des duels sont représentés sur la tombe François. A la fin du IVème siècle, les étrusques se mêlent à des coalitions contre Rome (avec les Sabins ou les Gaulois). A partir de 310, les romains sont en Etrurie et soumettent les unes après les autres les villes étrusques. Le sanctuaire des étrusques est saccagé. Au milieu du IIIème siècle, les étrusques sont soumis à l’autorité romaine. Ceux-ci seront fidèles à Rome et combattront pour elle. Ces victoires des romains s’accompagne d’une sorte de colonisation dès la première  moitié du IVème siècle jusqu’au milieu du IIIème siècle. Les romains construisent des routes pour s’étendre. Les romains intègrent les peuples qui les soutiennent (comme les étrusques). Ils ne font cependant pas disparaitre les différentes cultures, celles-ci sont même de temps en temps récupérées par les romains.

La disparition de la ligue latine et les guerres Samnites
Disparition de la ligue

La disparition de la ligue est en 338, cette date est essentielle. La victoire romaine est laborieuse contre les latins, ce conflit dure de 340 à 338. Les latins veulent garder le traité de Spurius Cassius qui garantit une égalité des forces, cependant, les romains prennent de plus en plus d’importance. La bataille de Veseris est la plus importante de cette guerre, elle voit l’armée latine et l’armée romaine s’affronter face à face. Le consul plébéien Decius Mus se dévoue et se précipité sur les lignes latines suivit par les romains. Les romains gagnent la bataille. Rome décide de traité avec chacune des citées latines en particulier, elle exerce un jugement individuel. Rome occupe alors toute l’Italie centrale. C’est une puissance territoriale et maritime de l’Italie, dès 311, les romains instituent une fonction navale et Rome devient une puissance à l’échelle de l’Italie.

Les guerres Samnites

Ces guerres durent du troisième tiers du IVème siècle au premier tiers du IIème. La première dure de 343 à 341, la deuxième de 326 à 304 et la troisième de 295 à 280. Il y a très peu d’écrit concernant ces guerres d’où une certaine difficulté pour comprendre ces guerres, de plus les écrivains ont tendance à vouloir dénigrer les adversaires. Les Samnites sont un peuple des montagnes, descendu dans les plaines. Ils ont une organisation politique assez avancée avec un état fédéral regroupent plusieurs peuples appartenant à la même culture (langue osque). Ils ont une certaine organisation du territoire aussi et sont particulièrement intéressés par la région de Campanie de même que les romains. Ils ont aussi des lieux communs pour out ce qui est de la politique, ils connaissent la vie en ville et l’organisation de la citée. Ils connaissent aussi l’hellénisation, c’est une grande puissance de l’Italie méridionale de même que Rome. En 354, un premier traité de paix est conclu entre les deux puissances car leur capacité militaire est semblable. En 343, la ville de Capoue, sous domination Samnite décide de donner la Déditio de Capoue aux romains pour que ceux-ci les traitent avec clémence. Ils se donnent à Rome, ce qui enclenche la première guerre. Une nouvelle entente se fait entre romains et Samnites. La deuxième guerre est déclenchée par la guerre de Naples. Naples fait alliance avec les romains contre les Samnites, c’est un grand succès pour Rome car Naples est une grande puissance navale. Le conflit contre les Samnites continu jusqu’en 280.

 Ces guerres ont été difficiles pour les romains, il y a eut beaucoup de défaites (travesties par les auteurs en demi-défaite souvent). L’armée a beaucoup évolué durant cette période, la légion est née avec ses subdivisions pour pouvoir répondre à des attaques diverses. Il y a eut aussi des humiliations : la défaite des fourches caudines : l’armée romaine est enfermée dans un défilé et doit se rendre, elle ressort sans arme et se fait humilier par les Samnites (doivent passer sous des fourches, courbés pour montrer leur infériorité. Oubli de cette défaite. Les victoires des romains ont un écho dans une partie du monde grec de l’époque, ils commencent à installer des colonies. Les Grecs sont perçus comme des alliés naturels, le placement sur le forum romain de deux personnages grecs (Alcibiade et Pythagore en 321 et 315) le montre, c’est un honneur à l’esprit grec et à sa puissance militaire.

 

Vers la république « accomplie »

L’émergence de la nobilitas (après 367-366)

La nobilitas est la nouvelle aristocratie romaine après les accords licinio-sextien, c’est une aristocratie prenant en compte les plébéiens. Un noble est une personne qui a gérer le consulat ou dont les ancêtres l’ont géré (ancêtres de préférence proches).La noblesse est de double origine, plébéienne et patricienne mais elle est unie car elle est fondée sur la gestion du consulat. C’est une noblesse de compétition, les élections deviennent un moment clé, il faut obtenir le consulat, se distinguer durant cette année et essayer de prolonger l’imperium par la guerre. Cette noblesse a cependant tendance à se replier sur elle-même pour maintenir le monopôle pour certaines familles.

Ap. Claudius Caecus

Un certain nombre de personnalités vont se distinguer, c’est le cas d’Appius Claudius Caecus de la famille des Claudes qui continu à avoir de l’importance au niveau du pouvoir durant la république. Il a été magistrat à Rome, consul, mais on a surtout retenu sa censure à partir des années 312, il y est resté plusieurs années. Il a une très grande influence de 312 à 290/280, même une certaine suprématie sur la politique. Au cours de sa censure, il a deux missions, examiner le corps civique, enregistrer les citoyens, blâmer les mauvais mais aussi une certaine action sur l’organisation du peuple : le classement censitaire, l’examen de toutes les défenses publiques (travaux, projets). C’est lui qui a permis la réinstallation des Nexus, qui a permit leur réinscription, leur réinsertion dans la société. Il a aussi offert au peuple romain une route et un aqueduc. La route pour Capoue porte son nom : la via Appia et l’aqueduc s’appelle aqua Appia. Il est le bienfaiteur de sa commun

auté, un évergète pour ses concitoyens. Il est très ouvert vers la culture grecque : dans l’organisation de l’espace public, on passe d’une organisation rectangulaire à une organisation circulaire du forum, c’est le symbole de la citée, de la concorde entre les citoyens. Durant ces années, Caecus se présente comme l’homme qui a permit à la culture grecque d’influencer la culture romaine, il se représente comme une sorte de prince, c’est une préfiguration de la fonction impériale. Il n’a pas fondé une dynastie mais il marque un tournant dans l’histoire de Rome. Il pousse l’extension vers le sud. Il est accusé d’avoir voulu aller trop loin, il prend des décisions qui choquent les religieux : il fait publier par l’un de ses client un calendrier des fêtes religieuses et des dates importantes et il voulait nationaliser quelques cultes privés en les confiant à des prêtres publiques à cause de leur importance, en faire une divinité nationale. Il a vécu jusqu’à la guerre contre Tarente et Pyrrhus.

L’aventure méditerranéenne

La guerre contre Tarente et Pyrrhus

Tarente est une colonie grecque capable de représenter les intérêts grecs sans avoir besoin du soutient des romains, c’est une puissance maritime surtout. A la fin du IVème siècle, vers 302, un traité avec Rome est conclut pour se départager l’espace maritime, cet accord est fait sous la protection du dieu de la médecine qui trace la limite du partage des eaux (serpent). Les romains violent cet accord (un soi-disant appel au secours d’une ville) et Tarente veut supprimer cet accord (parti anti-romain important). La guerre est déclarée. Tarente fait appel à Pyrrhus roi de l’Epire (=Albanie) qui vient à la rescousse de cette ville dans l’idée d’unir les grecs d’Italie du Sud et se mettre à la tête d’un grand royaume puis partir pour l’Afrique. Son armée est composée de 30000 soldats et d’éléphants de guerre. En 280 est entreprise la bataille d’Héraclée, les romains sont surpris par la présence d’éléphants et Rome est vaincue. Dès cette défaite, Pyrrhus envoie à Rome une ambassade pour conclure la paix et s’en faire un allié pour aller en Sicile. En 279 se passe la bataille d’Ausculum, c’est de nouveau une défaite romaine et Pyrrhus envoie de nouveau une ambassade (chaque bataille lui coute cher en homme et veut se préserver pour la Sicile. Les romains se remobilisent et s’attaquent aux alliés de Pyrrhus plutôt qu’à Pyrrhus lui-même. Cette situation impatiente Pyrrhus qui abandonne Tarente et se rend en Sicile combattre contre Carthage. Il revient en Italie en 275 après une série de défaites contre Carthage. En 275 se déroule la bataille de Bénévent, qui est une victoire romaine, Pyrrhus rentre alors chez lui. En 272, Tarente capitule, un traité de paix est fait et Tarente et ses alliés se soumettent à Rome. Tarente est tout de même ménagée car Rome a besoin d’elle. Cette guerre fait parler de Rome dans la méditerranée entière, le roi d’Egypte lui-même envoie une ambassade à Rome. Elle a maintenant un statut de puissance méditerranéenne.

La guerre de Sicile : la première guerre punique

La première guerre punique dure de 264 à 241. Cette guerre de Sicile est la dernière étape de la conquête de la péninsule. En 264 se déroule l’affaire des Mamertins, ce sont des soldats professionnels venus de Campagnie, ils sont sans travails et arrive à côté de Messine et s’en emparent. Ils exercent par la suite une influence sur Syracuse et les autres villes, celles-ci veulent supprimer les Mamertins qui font appel à Rome pour les protéger. Rome vient au secours des Mamertins. La Sicile est composée de plusieurs communautés différentes, il  a des citées grecques, des comptoirs carthaginois, il n’y a pas d’unité. L’affaire des Mamertins permet aux Romains de s’ajouter au puzzle.

Il y a six différentes phases à la guerre, elles montrent les glissements dans la politique romaine

de 264 à 261

C’est une phase marquée par un objectif limité : libérer Messine et prendre pied en Sicile. L’évolution de la politique romaine durant cette période est due à l’alliance réalisée avec Syracuse et son roi Hiéron II (de Carthage à Rome) et entraine avec lui 67 communautés qui font alliance avec Rome. En 262 ? Agrigente est prise (citée carthaginoise)

de 261 a 255

Rome recherche la maîtrise de la mer pour pouvoir s’attaquer aux autres îles (Corse, Sardaigne). En 260 c’est la première grande victoire maritime de la part des romains à Myles, cela ouvre une période de victoires navales pour Rome qui maîtrise de mieux en mieux la mer. (Bataille d’Ecnome en 256)

255

En 255, Régulus (consul de l’armée romaine) organise une expédition vers l’Afrique pour porter la guerre vers l’Afrique et peut-être remporter la bataille finale. Carthage réagit bien face à ce débarquement, elle confit l’armée à un spartiate Xanthippe qui organise la contre-offensive et fait prisonnier le consul Regulus. C’est un échec mais cela montre que Carthage peut être affaiblie et que les romains ont la capacité de débarquer en Afrique.

de 254 à 250

L’enjeu durant ces années est la prise de Palerme, il y a un certain nombre de batailles qui se déroulent en Sicile

de 250 à 246

Durant cette période, Rome subit un certain nombre de désastres, tant sur la mer que sur la terre car l’armée de Carthage est dirigée par un certain Hamilcar Barca (père d’Hannibal)

de 246 à 241

Rome se redresse et finie par une victoire dans les îles Egates en 241. Les deux puissances s’entendent pour établir un traité. La Sicile devient romaine.

Juridiquement, tout le territoire n’appartient pas à Rome, le roi de Syracuse est un allié. C’est une partie difficile à administrer, on invente le terme de province, la Sicile est la première province romaine. On confie son administration à des promagistrats : les prèteurs.

D’autres conséquences s’ensuivent de cette guerre, on a une meilleure organisation pour l’approvisionnement en blé de Rome, on a un certain rapprochement avec les Grecs, les romains défendent l’hellénisme (apparition des divinités grecques dans la religion romaine) mais on a aussi une réaffirmation des traditions romaines.

Bilan de la guerre pour Carthage :

Le trésor de Carthage est vide, ce qui engendre une guerre interne, les mercenaires se révoltent car on ne peut plus les payer. Carthage fait appel à Hamilcar pour écraser l’armée mercenaire. Celui-ci propose d’emmener les mercenaires restant en Espagne pour les éloigner et leur donner des territoires, on a donc un territoire carthaginois qui se développe dans le sud de l’Espagne (vu d’un mauvais œil par Rome et Marseille)

 

 

Conclusion Générale

On peut considérer que Rome est la puissance dominante du bassin occidental qui repose sur le territoire de l’Italie, la puissance de la flotte et un système d’alliance complexe. On a des écho de cette puissance dans le reste du bassin méditerranéen, elle a maintenant le droit de se présenter comme une grande puissance aux jeux olympiques en Grèce. L’expansion au Sud ralentit cependant la conquête du Nord qui sera faite durant la seconde guerre punique.

 

 

Cours donné par Laurent Lamoine à l'université de Clermont II (L1 Histoire)

Publié dans Histoire ancienne

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